Le 24 mars dernier avait lieu le pgDay Paris 2022, et LOXODATA participait en tant que partenaire (sponsor de niveau “Partner”) de l’évènement.
Il s’agissait de la 6e édition du pgDay Paris, la première depuis le début de la pandémie de COVID-19. En effet, si l’évènement de 2020 a été annulé, l’impasse a été faite en 2021, à l’instar de nombreuses autres conférences.
Après cette quasi-absence de deux années, c’est avec plaisir que nous pouvons de nouveau assister à des conférences sans écran interposé, et également discuter facilement lors des pauses.
Le programme comportait 7 conférences de 45 minutes et une de 30 minutes, toutes en anglais.
Cette année, les conférences n’étaient pas filmées, mais il est probable que la vidéo soit de nouveau disponible l’année prochaine.
PostgreSQL in the Cloud: DBaaS vs Kubernetes
Après une brève introduction par Vik Fearing, la première conférence a commencé avec Michael Nosek de Percona qui nous a parlé de PostgreSQL dans un contexte de contenairisation et de microservices dans le cloud.
Il s’agissait principalement de comparer l’offre Google cloud PostgreSQL à une
offre Kubernetes avec l’opérateur Percona.
Après une rapide présentation des architectures en cloud, puis du fonctionnement
général de Kubernetes et des opérateurs, Michael a comparé les deux solutions sur 8
critères différents. La conclusion est que les opérateurs Kubernetes peuvent
apporter une alternative intéressante.
Divide and Conquer: Multi-tenancy in Postgres
La deuxième conférence, donnée par Karen Jex de EDB, évoque le multi-tenant avec PostgreSQL.
Après avoir défini les termes, Karen nous met dans la peau du DBA d’une
pâtisserie de renom qui doit étendre ses activités sur plusieurs franchises.
La présentation utilise l’analogie avec la pâtisserie, les diverses possibilités
sont présentées sous forme de gâteaux différents.
Les options retenues sont :
- multiples machines virtuelles,
- multiples instances dans une seule VM,
- mutiples bases de données dans une seule instance,
- multiples schémas dans une seule base,
- multiples tables dans un même schéma,
- des tables communes partitionnées par franchise,
- du sharding.
Pour chaque solution, les avantages et inconvénients sont explorés et une comparaison finale indique le choix retenu dans ce contexte.
A journey to (over) 5000 instances
Sur la troisième intervention, Anthony Nowocien nous fait un retour d’expérience sur le passage progressif de SGBD propriétaires vers des instances PostgreSQL à la Société Générale.
L’une des particularités dans le cas présenté, en plus du nombre de bases, est de disposer d’un
cloud privé qui s’est monté en même temps que commençaient les migrations.
Antony nous présente les multiples aspects de ces migrations, allant de
l’utilisation d’outils facilitateurs comme ora2pg
, ou de systèmes internes de
migration industrialisés, à des considérations plus larges comme la gestion de
projet, la formation des équipes, ou l’implication de la direction dans le
processus.
Using multiple backup repositories with pgBackRest
Sur la dernière présentation de la matinée, Stefan Fecrot de EDB présente une option de pgBackRest qui permet de travailler avec plusieurs dépôts de sauvegardes.
Après un rappel du fonctionnement et des commandes de base de pgBackRest, Stefan
nous parle de l’option --repo
et des possibilités qu’offre le fait de
travailler avec ces multiples dépôts, principalement la redondance.
L’une des fonctionnalités mises en avant est l’archivage asynchrone. Dans le cas
présenté, il permet de ne pas bloquer l’archivage si l’un des dépôts est en erreur.
Un autre intérêt des dépôts multiples est de pouvoir restaurer des archives
depuis n’importe quel dépôt (choisi dans l’ordre croissant), alors que la
sauvegarde provient d’un dépôt précis.
Keeping up with PostgreSQL’s lifecycle
En debut d’après-midi, Thomas Boussekey de MIRAKL nous fait un retour d’expérience sur des migrations de versions majeures de PostgreSQL.
Thomas présente quelques-unes des contraintes qu’il a eu à traiter pour passer
de la version 9.5 à la version 12, en utilisant pg_upgrade
, dans un
environnement complètement automatisé avec Puppet puis Ansible.
Il décrit les étapes suivies, les pistes d’optimisation et quelques difficultés
à prendre en compte, par exemple des changements de paramètres par défaut entre
les versions de PostgreSQL.
Partitioning with PostgreSQL
Pour la deuxième intervention de l’après-midi, Cédric Villemain de Data Bene nous parle de partitionnement et des Foreign Data Wrappers qui peuvent travailler en complément.
Nous n’avons malheureusement pas pu assister à cette conférence.
A look at the Elephant’s trunk - PostgreSQL 15
En avant-dernière présentation de la journée, Magnus Hagander de Redpill Linpro AB, également membre de la Core Team PostgreSQL, présente son attendue conférence sur les nouveautés de la future version 15 de PostgreSQL.
Fidèle à son habitude, Magnus parle des diverses fonctionnalités committées à ce jour selon 4 thématiques : DBA et administration, SQL et développement, sauvegardes et réplication, et performance.
Cette version apporte environ 20% de fonctionnalités en plus par rapport aux versions précédentes. Cela semble pouvoir être attribué au contexte sanitaire mondial.
En fin d’intervention, Magnus insiste sur le fait que tout le monde peut contribuer, ne serait-ce qu’en appliquant les patchs et en testant. Ces contributions ont beaucoup d’importance pour l’arrivée des nouvelles fonctionnalités.
Le dernier commitfest avant le gel des fonctionnalités de la version 15 était en cours lors de ce pgDay Paris, l’invitation était appuyée pour inciter à contribuer et débloquer des fonctionnalités en attente.
Will Postgres Live Forever?
Pour terminer cette journée, Bruce Momjian de EDB a posé la question de la continuité du projet PostgreSQL.
Dans une conférence déjà présentée par le passé, Bruce est revenu sur les modèles de développement des logiciels propriétaires et les différences essentielles avec les logiciels open source.
Le titre de la conférence sous forme de question a trouvé un début de réponse par le rappel des échelles de temps de l’homme et de l’ère du numérique par rapport à l’univers.
Puis en fin de conférence, une réponse plus proche de nos préoccupations a été proposée : PostgreSQL vivra tant qu’il sera utile.
Closing
Ce n’est pas dans l’habitude de la communauté de commenter l’actualité géopolitique, mais quelques mots ont été prononcés à propos du conflit en Ukraine. La communauté PostgreSQL suit attentivement ce qu’il s’y passe ainsi que les impacts de ces évènements.
La journée s’est terminée par un évènement social, l’occasion de boire un verre et de continuer à discuter dans une ambiance plus détendue.